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Carte blanche vaccination

Vendredi 11/12/20

« Les personnes en situation de handicap qui fréquentent des collectivités doivent être prioritaires pour accéder à la vaccination, au même titre que les résidents des MR-MRS »

 

Aux Ministres de la santé,

Aux Ministres en charge des personnes en situation de handicap,

 

À l’heure où se dessinent les contours de la procédure de vaccination contre la covid ;

A l’heure où les personnes en situation de handicap sont confinées en institution ou chez leurs parents depuis de nombreuses semaines ;

A l’heure où les personnes en situation de handicap n’ont plus accès à de nombreux services de proximité, de jour et de soins ;

A l’heure où les maisons de repos seront prioritaires pour les vaccins ;

Nous estimons qu’il est temps, enfin, de prendre en compte les personnes en situation de handicap et que les responsables politiques prennent la juste mesure des restrictions importantes – bien plus que le reste de la population –  dont elles ont fait l’objet ces derniers mois (retours en famille réduits, voire impossible ; réduction ou absence d’activités de jour ; isolement; etc.).

Les personnes en situation de handicap résidant dans des services collectifs, même si elles ne présentent pas toutes forcément des comorbidités, ont été particulièrement impactées. Nous insistons pour que les personnes en situation de handicap et leurs familles ainsi que le personnel qui leur vient en aide soient reconnus prioritaires dans cette procédure. Certains retours selon lesquels ces personnes seraient vaccinées « dans la foulée » (après, donc !?)  des MR et MRS et du personnel soignant des hôpitaux ne nous rassurent pas. Ces personnes doivent pouvoir être vaccinées dès la première vague de vaccination, en janvier.

La Belgique doit respecter la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées qu’elle a ratifiée en 2009. Cette convention  impose notamment à la Belgique de garantir à chaque personne handicapée de « jouir du meilleur état de santé possible sans discrimination fondée sur le handicap » (Article 25). En vertu du principe de non-discrimination, les personnes en situation de handicap résidant en institutions doivent bénéficier du même droit et soutien de l’Etat que les résidents des MR/MRS.

Les personnes en situation de handicap et leurs familles au nom desquelles nous vous interpelons se sont senties oubliées, niées, gommées pendant cette crise.

Nous vous demandons donc de prendre pleinement en compte leurs réalités bousculées, leurs vécus de blessures, leur quotidien de « confinés perpétuels » ! En leur nom, nous vous remercions.

 

Marie-Luce VERBIST

Directrice de la Fondation Portray

@ mlve@fondation-portray.be

0475/77 59 60

 

Thomas DABEUX

Responsable politique d’Inclusion ASBL

@ tda@inclusion-asbl.be

T 0496/84 29 78

 

 

Crédit photo

Covid-19 : les modalités des retours en institution / à la maison

UPDATE (22/06) : les derniers jours ont été particulièrement difficiles pour les personnes avec un handicap. Les mesures prises par le CNS et les consignes édictées aux institutions wallonnes dans la foulée ne permettaient pas un retour en famille / en institution facilité : mesures pas assez claires (distanciation sociale ? port du masque ? les deux ?), difficilement applicables (distanciation dans les véhicules de transport), etc. Ces éléments mettaient encore une fois en avant la différence de traitement entre les personnes avec un handicap intellectuel et le reste de la population, invité à se déconfiner de manière plus large.

Le ministère wallon de la Santé a donc publié une nouvelle circulaire précisant que « les modalités relatives aux adultes en situation de handicap vivant en collectivité doivent, à l’instar des règles applicables à l’ensemble de la population, leur permettre de reprendre des activités dans les conditions autorisées et évoluer, dans le respect de ces conditions, vers un « retour à la normale ». Aussi, les services résidentiels pour adultes et les services d’accueil de jour pour adultes doivent donc, à dater de la présente circulaire, prendre des dispositions significatives de déconfinement, avec, comme pierre angulaire, les obligations aujourd’hui applicables à la population générale« .

Retrouvez également les dernières consignes (13/06) du service Phare pour Bruxelles.

UPDATE (04/06) : suite à la publication par le ministère de la Santé wallon d’une circulaire précisant les modalités de déconfinement dans les institutions / familles accueillant une personne avec un handicap, notre association a mis en avant la nécessité de concerter et entendre les associations représentatives du secteur afin que ces modalités prennent en compte les multiples spécificités de notre public, qui doit bénéficier des mêmes droits que n’importe quel citoyen.

Cette mise en garde a été entendue par la Ministre, qui a publié une nouvelle circulaire allant dans ce sens : « dès lors que les règles de déconfinement s’adressent à l’ensemble de la population, il est indispensable de prendre sans délai des mesures organisationnelles qui garantissent les mêmes droits et les mêmes règles aux personnes en situation de handicap. »

Consultez la circulaire complémentaire du 04 juin dans son intégralité.

Depuis le début de la crise, notre association – avec d’autres – relaye vos cris d’alarme, vos préoccupations et vos demandes liées à la crise du coronavirus et ses conséquences. Et nous commençons à être entendus : le cabinet de la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale, vient de publier une circulaire explicitant les mesures et modalités liées au déconfinement dans les services résidentiels et d’hébergement pour les personnes avec un handicap.

La circulaire autorise désormais les retours en famille, les retours en institution et les activités extérieures.

Ceux-ci sont permis pour – idéalement – 7 jours minimum. Les retours d’un week-end restent déconseillés d’un point de vue sanitaire mais la circulaire laisse cependant apparaître une certaine souplesse en fonction des situations. Les nouvelles admissions et les retours post-confinement sont aussi possibles, via le respect d’un protocole (attestation sur l’honneur, test PCR et surveillance d’éventuels symptômes).

Si les retours en famille / en institution sont salutaires, la période de 7 jours minimum qu’ils devront couvrir pourrait être un frein dans beaucoup de situations : perte de repères pour les personnes avec un handicap habituées à un retour d’un week-end en famille, impossibilité pour certains aidants de prendre leur proche avec un handicap en charge pendant un trop long laps de temps, obligation de soins réguliers qui risqueront de ne pas être prodigués de manière optimale…

Notre association insiste donc sur l’importance de la formulation « idéalement, cette période devra couvrir minimum 7 jours » afin que les situations précitées ne soient pas impactées par un règlement trop strict. Nous appelons les services à faire preuve de souplesse, à analyser les situations au cas par cas pour permettre à chacun de retrouver ses proches, sans que personne ne soit oublié.

Inclusion asbl épaulera toutes les familles en demande rencontrant des difficultés concernant l’application de ces mesures.

Quand pourrons-nous ressortir des institutions (ou y revenir) ?

L’impatience des personnes en situation de handicap et de leurs familles commence à se faire fortement ressentir. Il y a près de 2 mois, parfois plus, les familles de personnes avec un handicap résidant au sein d’une institution ont été confrontées à un sérieux dilemme :

  • soit reprendre à la maison, lorsque cela était possible, un fils/une fille en situation de handicap, sans savoir quand le confinement prendrait fin ;
  • soit laisser leur fils/leur fille dans le service qu’ils/elles fréquentent sans savoir quand elles pourraient les revoir.

C’était il y a deux mois et le temps semble bien long pour les personnes en situation de handicap et leurs familles, tant pour celles confinées à domicile que pour celles qui en sont éloignées depuis très longtemps. La situation sanitaire a été –  et reste –  très compliquée à gérer et nous le comprenons très bien.

Des réponses attendues

Ce lundi 4 mai, le déconfinement a pourtant débuté. Il sera certes lent mais il est désormais jalonné de plusieurs étapes permettant à bon nombre d’entre nous d’anticiper et d’entrevoir un peu mieux de quoi demain sera fait. En ce qui concerne le secteur du handicap, nous regrettons qu’aucune échéance n’ait encore été clairement communiquée concernant la possibilité de sortie (ou de rentrée) des personnes résidant dans un service d’hébergement collectif afin de leur permettre de retrouver, le temps d’un week-end ou de quelques jours, leurs proches qu’ils n’ont pas vu depuis de nombreuses semaines.

Nous regrettons que les communications officielles n’apportent pas de réponse et/ou ne mentionnent pas la situation particulière des personnes en situation de handicap en institution. Ces dernières se sentent, à juste titre, souvent peu considérées par les autorités politiques.

Difficultés à gérer l’éloignement et impacts sur la santé

Certaines personnes en situation de handicap intellectuel ou ayant un double diagnostic (personnes présentant un handicap intellectuel et une maladie mentale) ont souvent beaucoup de difficultés à comprendre cet éloignement. Elles ont aussi besoin d’anticiper, de ritualiser les moments de rencontres. Ce sont aussi des personnes pour qui l’utilisation des outils de communication numérique reste particulièrement compliquée, voire tout à fait impossible, certains n’ayant pas accès au langage oral. Cet éloignement prolongé peut avoir des effets très lourds sur la santé mentale de ces personnes pouvant aller jusqu’à une prise en charge d’urgence ou une hospitalisation.

Visites ≠ déconfinement

Bien que certaines visites dans les structures d’hébergement pour les personnes en situation de handicap puissent être autorisées, il faut savoir que la réalité vécue par les personnes en situation de handicap n’est pas la même que celle qui prévaut dans les maisons de repos ou maisons de repos et de soins (MR/MRS), auxquelles les services d’hébergement pour personnes en situation de handicap semblent assimilés dans la stratégie de déconfinement. En effet, les contacts avec les proches dans les MR/MRS se font, en temps normal, généralement par des visites au sein même de la structure. Pour les personnes en situation de handicap, les contacts avec les proches se font au contraire majoritairement lors d’un retour au domicile familial le temps d’un week-end ou de vacances. Ce sont donc les sorties extérieures qui permettent de maintenir le contact avec les proches et non pas des visites intra-muros.

Bien sûr, il y a la responsabilité collective de ne pas mettre en danger les autres résidents et les professionnels qui y travaillent. Ces considérations sont prioritaires.

Néanmoins, Il est important de pouvoir considérer tous ces paramètres pour ne pas imposer aux personnes en situation de handicap et à leurs familles une mise en retrait disproportionnée. Il convient donc de trouver un juste équilibre entre les impératifs de sécurité et les dangers réels d’une part et le bien-être des personnes en situation de handicap, d’autre part. Pour mettre en place ce déconfinement, il conviendra aussi d’accorder la confiance aux proches et aux familles, partenaires essentiels du déconfinement, avec les professionnels, et leur proposer un mode opératoire clair afin de permettre une circulation des personnes en toute sécurité. Cette stratégie reposera sans aucun doute sur la nécessité de répondre à la demande de testing.

Nous demandons donc au Conseil National de Sécurité :

  • de prendre ce public spécifiquement en considération et qu’une communication claire soit faite. Les personnes en situation de handicap et leurs familles ont besoin d’entendre la préoccupation des responsables politiques à leur égard ;
  • que la communication précitée s’accompagne de propositions concrètes (calendrier et mode opératoire) afin de permettre aux personnes en situation de handicap et leurs familles d’anticiper le déconfinement et de pouvoir se projeter dans l’avenir ;
  • de prioriser l’accès aux tests pour les personnes en situation de handicap résidant en institution et leurs proches afin de leur permettre la reprise de contacts familiaux essentiels. Nous entendons que des dépistages de « confort » ont lieu alors que de nombreuses personnes en institution attendent ces tests depuis de longues semaines pour retrouver leurs proches. Il convient donc de considérer très sérieusement leur situation et celle de leurs proches.

PLUS D’INFOS. :
> Thomas Dabeux, Secrétaire politique
> 0496/84.29.78
> tda@inclusion-asbl.be

Téléchargez le communiqué de presse au format PDF

 

« De nous, parlons-en ! » ✊♿️🗣🦠

Familles proches du burn-out, éducateurs démunis, infirmières peu accompagnées, personnes avec un handicap souffrant de la solitude…

Nous entendons tout autour de nous des récits de vie qui nous rappellent à quel point le covid-19 peut impacter l’existence des professionnels en 1re ligne ou des personnes nécessitant plus de soutien.

Nous pensons qu’il est plus que temps que les décideurs politiques entendent les voix des oubliés de la crise, ceux à qui on ne tend pas le micro.

Nous avons besoin que vous preniez la parole pour nous relater votre vécu afin que le – difficile – quotidien des personnes en situation de handicap soit enfin au centre de l’actualité en Belgique !

Si vous souhaitez témoigner (anonymement ou non) d’un vécu difficile, de vos craintes concernant la situation… Si vous connaissez des personnes qui vivent des situations compliquées et qui voudraient faire passer le message… Prenez contact avec nous et envoyez-nous vos témoignages (vidéo, écrit, audio… choisissez le média avec lequel vous êtes le plus à l’aise) !

Nous diffuserons quotidiennement ces témoignages sur nos réseaux tout en interpellant les ministres compétents à Bruxelles et en Wallonie.

Parce que toutes les voix doivent être entendues !

 

Colloques « Ma vie, quels choix ? »

Depuis plusieurs années, le secteur des personnes en situation de handicap se questionne énormément et se transforme, doucement. Davantage d’importance est accordée aujourd’hui à la question du choix : celui du lieu de vie, du mode de vie au sein des structures collectives, du respect des individualités.

Si la réflexion s’amorce, la transformation du secteur est loin d’être achevée et la diversité de l’offre manque encore pour répondre aux besoins exprimés.

La journée a pour but de donner la parole à ceux que l’on entend moins : les personnes en situation de handicap intellectuel, leurs proches et les professionnels qui les accompagnent afin de réfléchir, ensemble, aux modèles de demain.

Au programme

Les débats seront animés par David Lallemand et illustrés en direct par le cartooniste Vince.

  • 9h : Accueil
  • 9h30 : mot de bienvenue
  • 9h35 : Introduction par le / la ministre de la politique des personnes avec un handicap
    • Monsieur Rudi Vervoort : le 22 avril à Bruxelles
    • Madame Christie Morreale : le 16 mai à Namur, sous réserve
  • 9h50 : Place aux débats, la parole est à vous !
  • 12h50 : Conclusions et recommandations
  • 13h : Lunch
Les débats 

9h50 – L’individu et le collectif : concilier choix de vie et libertés individuelles au sein des services collectifs

Comment l’individuel et le collectif s’articulent-ils au sein des services pour personnes en situation de handicap ?

Comment y construit-on son « chez-soi », son individualité ?

Y-a-t-il des limites légitimes aux libertés individuelles ? Lesquelles ?

10h35 – La place de la famille et des proches dans les services collectifs

Quelle est la « juste » place des familles dans le projet de vie de leurs proches avec un handicap intellectuel ?

Ce débat sera l’occasion de réfléchir au partenariat entre les proches et les professionnels.

11h20 – Polyhandicap, handicap intellectuel profond et autodétermination

Comment les choix s’opèrent-ils pour les personnes avec de plus grands besoins de soutien et d’accompagnement ?

Que veut dire « l’autodétermination » pour ces personnes ?

Quels dispositifs sont mis en place pour permettre de prendre en compte et décrypter leurs besoins et leurs envies ?

12h05 – Modes de financement du handicap

Les personnes en situation de handicap intellectuel ont-elles réellement le choix ?

Quels modes de financement faut-il privilégier pour promouvoir les choix de vie des personnes en situation de handicap ?

Le modèle actuel permet-il de répondre à leurs besoins ?

Informations pratiques

Dates et lieux : 

  • Bruxelles :
    • Mercredi 22 avril (9h-13h)
    • Espace Jacqmotte : rue Haute 139 à 1000 Bruxelles
  • Namur : 
    • Samedi 16 mai (9h à 13h)
    • Mundo-N : rue Nanon 98 à 5000 Namur

 

Accessibilité : 

Personnes ressources pour l’accueil, l’accompagnement et l’accessibilité
Accessible aux PMR

 

Tarifs (lunch inclus) : 

  • 15 € pour les membres d’Inclusion asbl en ordre de cotisation
  • 45 € pour les non-membres et les professionnels des services

Inscrivez-vous dès maintenant !

L’inscription sera définitive dès réception du paiement
sur le compte BE55 7755 9307 9744

avec en communication
« Colloque 2020 + NOM et prénom du participant »

WDSD 2020 : campagne d’affichage

Le 21 mars, c’est la Journée Mondiale de la trisomie 21 ! L’occasion de célébrer les personnes « uniques comme tout le monde, différentes comme personne« .

En plus des chaussettes dépareillées, notre association lance, comme chaque année, une grande campagne d’affichage mettant en avant les personnes avec une trisomie 21.

Envie d’apparaître dans l’album photo ? Envoyez vos plus beaux portraits à eca@inclusion-asbl.be.

Participez, partagez, informez…

Logopédie : une situation qui reste en travers de la gorge des familles…

Ce vendredi 6 mars aura lieu la Journée Internationale de la logopédie.
Elle ne sera pas célébrée par toutes les familles accueillant un enfant avec un handicap intellectuel…

Déjà en 2015, notre association, le Délégué général aux droits de l’enfant et UNIA interpellions de concert la Ministre de la Santé Maggie De Block à propos du non-remboursement des frais de logopédie monodisciplinaire pour les enfants dont le quotient intellectuel est inférieur à 86.

Depuis lors, la situation est restée inchangée, laissant toujours à la charge des familles ces frais considérables.

À raison de 2 séances par semaine, et pour un coût moyen de 25 € par consultation, cela représente un surcoût de 200 € par mois pour les familles. Faute de ressources financières suffisantes, elles doivent donc souvent renoncer à un suivi logopédique intensif, avec toutes les conséquences négatives que cela peut avoir sur le développement de leur enfant.

La situation devient donc, si elle ne l’était pas déjà, intenable.

Si les familles font appel à des logopèdes dans le cadre monodisciplinaire – le plus souvent en complément d’un suivi en Centre de Réadaptation Ambulatoire (CRA) – c’est bien parce que cela répond à des besoins réels, notamment en ce qui concerne un suivi précoce, intensif et flexible, que n’offrent ni l’enseignement spécialisé, ni les CRA. Ces dispositifs sont certes intéressants dès lors qu’ils sont complémentaires à une offre diversifiée et accessible à tous, sans discrimination liée au quotient intellectuel. Le seuil de 86 étant par ailleurs arbitraire et ne répond à aucun standard de la littérature scientifique.

Recommandations du CSJ pour une administration de qualité

Le Conseil Supérieur de la Justice (CSJ) a dernièrement publié un rapport sur le contrôle des administrations par les justices de paix. Bien que parfaitement conscient des défis et difficultés inhérents à toute période de mutation, le CSJ a considéré que le moment était opportun pour contrôler comment les justices de paix organisaient et garantissaient un contrôle qualitatif des administrations. Le rapport reprend de nombreuses recommandations à destination de plusieurs groupes-cibles : le législateur, le ministre de la Justice, le Collège des Cours et Tribunaux, les chefs de corps et les justices de paix. En voici quelques-unes :

  • des contacts réguliers doivent intervenir avec la personne sous protection pour s’enquérir complètement de la qualité et des conditions de vie que doit lui conférer une administration sur mesure (recommandation aux justices de paix) ;
  • veiller à ce que les justices de paix disposent du temps, des ressources et de l’appui nécessaires pour réaliser un suivi de qualité des dossiers d’administration, avec tous les égards dus à la personne protégée ;
  • œuvrer à une culture de la qualité dans laquelle s’inscrivent systématiquement l’ensemble des parties concernées dans leur approche du contrôle des administrations ;
  • prévoir un cadre pour la qualité des administrateurs professionnels (formation…) ;
  • mettre plus encore l’accent sur l’information et le soutien aux administrateurs familiaux.

Inclusion asbl partage les constats et recommandations du Conseil Supérieur de la Justice et a contribué à mettre en lumière les difficultés rencontrées. Afin d’améliorer la qualité des administrations, notre asbl a en effet lancé en 2017, en partenariat avec une quarantaine d’associations francophones, le « point de contact administration ». Vous pouvez y déposer un signalement qui contribuera à identifier les difficultés rencontrées dans le cadre de l’application de la loi.

Inclusion asbl demande également qu’un médiateur fédéral soit désigné afin de récolter les plaintes et accompagner les personnes en difficulté à résoudre les problèmes qu’elles rencontrent.

Signalez ici un problème lié à une administration des biens et/ou de la personne.

10 ans de la Convention de l’ONU

Le 2 juillet 2009, la Belgique ratifiait la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes avec un handicap. Ce faisant, notre pays s’engageait à garantir le respect de leurs droits. Dix ans plus tard, où en sommes-nous ? La Belgique a-t-elle avancé dans le bon sens ?

 Une opinion d’Isabelle Hachez, professeure à l’Université Saint-Louis Bruxelles.

Égalité, autonomie, inclusion : autant de concepts qui constituent la grammaire du droit du handicap, et en particulier de la Convention onusienne relative aux droits des personnes handicapées. En vigueur depuis le 3 mai 2008, cette Convention est à ce jour ratifiée par 177 parties, dont l’Union européenne et l’Etat belge qui est tenu de respecter son prescrit depuis le 1er août 2009. Le succès de la Convention en termes de ratifications témoigne de l’enjeu moral et politique désormais attaché à la question du traitement des personnes handicapées, qui, selon les Nations Unies, représentent près de 15 % de la population, soit la plus grande minorité au monde. Et pourtant, cette Convention qui est juridiquement contraignante est loin d’avoir produit tous les effets qu’elle autorise, peut-être parce que le message qu’elle délivre n’a pas encore été correctement perçu ou traduit, en particulier par les autorités publiques belges. À cet égard, il faut bien prendre la mesure des changements véhiculés par la Convention ; on les situe à trois niveaux au moins.

Du modèle médical au modèle social

Premièrement, au niveau de la notion et de l’appréhension du handicap, la Convention onusienne bascule d’un modèle exclusivement médical à un modèle social du handicap, qui, en sus des incapacités de la personne handicapée, tient compte des barrières érigées par la société et reconnait ainsi
sa part de responsabilité dans la construction du handicap. Ainsi, pour être qualifié de handicap au sens de la Convention, trois conditions doivent être réunies. Il faut premièrement que la personne présente une incapacité physique, mentale, intellectuelle ou sensorielle ; deuxièmement que cette
incapacité soit durable (ce qui la distingue de la « simple » maladie) ; troisièmement que l’interaction de cette incapacité avec diverses barrières puisse faire obstacle à la pleine et effective participation de la personne à la société sur la base de l’égalité avec les autres (art. 1er de la Convention).

Le basculement d’un modèle médical à un modèle social du handicap entériné par la Convention s’accompagne d’un autre glissement : la personne handicapée n’est plus vue comme un « objet de pitié », mais est désormais envisagée comme un sujet de droits, et en l’occurrence de droits fondamentaux. D’où les droits fondamentaux calibrés par la Convention au plus près des besoins de la minorité dont elle assure la protection, des droits civils et politiques mais aussi des droits économiques, sociaux et culturels qui constituent autant de leviers destinés à faire sauter les barrières de tout ordre érigées par la société et faisant obstacle à l’exercice effectif de la citoyenneté des personnes handicapées. Parmi ces droits fondamentaux, le principe d’égalité joue un rôle tout à fait déterminant dans la Convention. Celle-ci revendique le bénéfice des mêmes droits pour les personnes handicapées et les personnes valides, avec une idée sous-jacente simple à comprendre : les personnes handicapées sont des êtres humains comme toutes les autres personnes ; elles ont donc vocation à être autonomes et à participer à la vie
en société au même titre que les personnes valides.

Vers le modèle inclusif

Le troisième changement drainé par la Convention concerne la finalité assignée aux droits qu’elle consacre. Ces droits doivent favoriser l’inclusion des personnes handicapées, l’inclusion incarnant la dimension collective de l’autonomie individuelle. Il ne s’agit plus, comme dans le modèle médical, de réparer, de remettre en état la personne, quand c’est possible, pour l’adapter aux exigences de la société. Avec le modèle inclusif, la personne handicapée et la société s’adaptent mutuellement, en tenant compte de leurs capacités et de leurs différences respectives.

Égalité, autonomie et inclusion : cette trilogie constitue le fil rouge de la Convention, dont le Comité des droits des personnes handicapées, qui est l’organe de contrôle de la Convention, déduit notamment les implications suivantes. D’une part, les personnes habituellement considérées comme incapables
sont capables, moyennant la mise en place d’un modèle d’assistance et d’accompagnement permettant une autonomie maximale dans tous les aspects de la vie. D’autre part, il faut se départir de la culture institutionnelle qui rassemble et isole des personnes sur la base du handicap, qui les prive de liberté et du choix de leur mode de vie par une routine hospitalière dépersonnalisante et qui ne reconnait pas (ou peu) leur capacité à prendre des décisions et à gérer leur vie de manière autonome.

Reste alors, dans le chef des destinataires de la Convention, la difficulté d’ordre psychologique d’accepter de se voir reconnaître comme personne handicapée, au regard du stigmate dont est, aujourd’hui encore, chargée cette étiquette. Reste aussi l’épuisement des personnes en situation de handicap pour qui la reconnaissance de leurs droits et, plus fondamentalement, de leur place et la plus-value qu’elles peuvent apporter à la société, demeure un parcours du combattant. Autant de freins qui ne doivent pas conduire
à nous détourner de leur cause mais, au contraire, nous convaincre de la nécessité de l’embrasser collectivement.

Consultez l’intégralité du texte de la Convention dans sa version publiée par Inclusion asbl pour son Mémorandum politique 2019-2024 « Engagez-vous ! »

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